L’espace flexible comme alternative au bureau.
Si, dès la fin du confinement, chacun sera, sur le papier, libre de retourner sur son lieu de travail, dans les faits cela risque d’être plus compliqué. Les habitudes de travail changent. Les salariés qui le peuvent vont poursuivre le télétravail et abandonnent la location de bureau. Mais à moyen terme, la transition risque fort de se jouer dans des tiers-lieux ou espaces de travail partagés. Des espaces privatisables, permettant de se réunir en petits groupes. Ceux ci seront accessibles sans emprunter les transports en commun. Ce que Laëtitia Vitaud, spécialiste de la thématique du futur du travail, décrit déjà comme « une forme de BaaS, de bureau as a service », (en référence au SaaS, software as a service).
La salle de réunion deviendra digitale.
« Se voir moins, mais se voir mieux ». C’est en substance l’enseignement que les managers et leurs équipes ont pu tirer de ces mois de confinement. Finie la « réunionite aïgue », place à l’efficacité en termes de location de bureau : d’une part les outils de partage de fichiers, espaces de travail collaboratifs, services de visioconférence etc. Mais aussi les outils d’aide à la décision à plusieurs, applications de planification et de gestion de projet ou encore messagerie instantanée… Ces solutions sont indispensables dans la chaîne du travail à distance. Leurs offres s’est d’ailleurs multipliée, et cela à des tarifs concurrentiels. Difficile, une fois le pas franchi, de faire marche arrière.
Un management de proximité… à distance.
Le saut éclair opéré dans le télétravail a eu un impact non négligeable sur les habitudes de management. Pour le meilleur… et parfois pour le pire ! Force est de constater toutefois que même les managers les plus appliqués ont dû lâcher du lest, et accorder davantage de confiance et d’autonomie à leurs collaborateurs. Le rapport « vertical » qui existait parfois entre la hiérarchie et les équipes a eu tendance à s’horizontaliser. Les enjeux de ce nouveau management ? Accorder sa confiance tout en ayant une vision très fine des performances accomplies. Comment ? En s’équipant d’outils performants pour travailler efficacement en toute autonomie, et maintenir un dialogue régulier, individuel mais aussi collectif ! Les rythmes ont changé, les rites aussi. Au manager de donner le « la » pour que tout le monde s’accorde !
Une quête de sens qui va plus loin.
Cette situation sans précédent a fait émerger un grand élan de solidarité, et notamment de nombreuses collectes de fonds via des plateformes digitales. Individuellement, chacun s’est remis en question, a interrogé son rôle dans la société et celui qu’il souhaite jouer à l’avenir. Durant cette période particulière où sphères privée et professionnelle se sont rapprochées, cette remise en question a également atteint le monde de l’entreprise et le rôle que chaque collaborateur y joue. Si la transformation était déjà en marche (réflexion sur les problématiques RSE, sur la notion de raison d’être, etc.), l’épidémie a réinjecté l’engagement à tous les étages des organisations, du grand groupe à la start-up, en passant par la PME. Dès lors, difficile de croire que cet engagement ne se poursuivra pas au sein de l’entreprise une fois la crise passée pour, pourquoi pas, s’insérer de manière récurrente dans les agendas professionnels ?
Habitudes de travail : vers une meilleure prise en compte de la vie personnelle.
Nous avons tous en tête les images de Robert Kelly, expert de la Corée du sud. Il fut interrompu par ses enfants en pleine interview avec la BBC depuis son domicile. Si, à l’époque, la vidéo avait fait le tour des bêtisiers de la planète, elle a pu ressembler au quotidien de nombreux travailleurs pendant le confinement. Et si jusque-là il pouvait être mal vu d’évoquer des sujets privés avec son employeur, le thème de la famille s’est très rapidement invité dans les réunions de travail. Il aura peut-être ainsi éveillé les consciences sur les difficultés que peuvent rencontrer certains salariés, travailleurs indépendants ou grands patrons dans leur vie personnelle. Ou bien tout simplement sur l’enjeu de mener de front vies personnelle et professionnelle.
« Il y aura un avant et un après covid-19. » Cette phrase, entendue à maintes reprises ces dernières semaines, pourrait bien se vérifier dans les habitudes de travail. Avec un maître-mot, à tous les niveaux : la flexibilité.
